Le lancement des travaux de la Fédération Européenne des Emplois de la Famille (European Federation for Family Employment – EFFE) a eu lieu mercredi 19 juin, au Parlement européen, en présence et sous le haut patronage de madame la députée européenne Marian Harkin. C’est une initiative à laquelle je travaille depuis plusieurs années et qui m’a particulièrement tenu à cœur : je suis donc heureuse qu’elle prenne corps grâce à l’engagement commun de représentants de la société civile, de régions et d’organisations syndicales, issus de plusieurs Etats membres.
Ainsi, les membres de l’EFFE sont les « ambassadeurs » d’un futur modèle économique et social émergeant et innovant en Europe. Dans la perspective de la politique européenne et de sa nécessaire refonte, pour parvenir à recrédibiliser l’Union européenne et ses acteurs auprès de l’opinion publique, nous souhaitons participer pleinement au débat d’idées et apporter notre contribution aux orientations politiques et sociales de l’Europe 2020 : emploi des jeunes, emploi des femmes, nouveaux emplois et nouvelles compétences, innovation sociale et inclusion numérique, intégration des migrants et des personnes moins qualifiées dans les emplois domestiques en Europe, politique de l’âge liée au vieillissement de la société européenne.
L’ambition est claire : l’EFFE souhaite être un contributeur du développement d’une Europe sociale renforcée, alors que l’Union européenne vient d’autoriser les Etats-membres à ratifier la convention 189 de l’OIT sur le travail domestique décent.
Nous savons que les emplois de la famille représentent aujourd’hui pour l’Europe un gisement d’emplois important et largement sous exploité, notamment pour les femmes et les jeunes. Ils constituent la principale réponse aux attentes de nos concitoyens et de leurs familles pour faire face aux défis démographiques et sociétaux du continent.
Les leaders européens nous promettent « un véritable plan pour l’emploi des jeunes d’ici la fin de l’année ». Qu’à cela ne tienne ! Avec la création de la Fédération Européenne des Emplois de la Famille, chaque Etat membre peut trouver des pistes pour mettre en œuvre une politique volontariste qui permette l’essor de ce secteur sur son territoire. En misant sur l’innovation sociale, notamment en développant le recours aux NTIC dans la formation et les usages professionnels de ces travailleurs, tous peuvent contribuer à rendre ces métiers toujours plus attractifs. Nous avons une véritable opportunité d’accueillir les jeunes générations dans ce secteur dans le cadre des orientations « nouvelles compétences pour de nouveaux emplois ».
L’Europe sociale reste à faire. Cependant, et je ne suis pas la seule à en être convaincue, la crise économique qui a nourri la défiance des citoyens européens est, malgré sa violence, porteuse de nouvelles perspectives.
Nous comptons sur les parlementaires et les représentants des autorités publiques européennes pour construire une Europe dotée d’un véritable projet politique au service des citoyens.