Cette fois nous sommes bel et bien mobilisés. Société civile, institutionnels, artistes, sportifs, entrepreneurs, étudiants, francophones des cinq continents rassemblés par ce qui nous unit : notre langue et nos valeurs. Tous réunis à la Cité internationale universitaire de Paris ces 14 et 15 février, par l’Institut français pour la Conférence internationale pour la langue française et le plurilinguisme dans le monde. Deux jours consacrés à la Francophonie, pour exprimer notre désir de la voir revivre, mais aussi de la voir se réinventer, au XXIè siècle, en portant les nouveaux enjeux notre temps, environnementaux, technologiques, démographiques.
A cette occasion, le gouvernement – et c’est bien sûr essentiel de le souligner – a montré son engagement sur la question. Le Président de la République, Emmanuel Macron, en première ligne. Affichant à plusieurs reprises son intérêt pour la question francophone, il n’hésite pas à mobiliser ses ministres. Ceux-ci ont répondu présents – Jean-Baptiste Lemoyne, Frédérique Vidal, François Nyssen, – et s’engagent, avec un enthousiasme visible sur ce mouvement de fond de la communauté francophone.
Mais plus important encore, au-delà de la prise de conscience au plus haut niveau de l’Etat, dont je me réjouis naturellement (il était plus que temps !), je suis frappée par la mobilisation inédite de la société civile. Cette ferveur, je l’ai ressentie d’abord lors de la présentation de mon avis sur « Le rôle de la France dans une francophonie dynamique » (voir le lien PDF) que j’ai porté au Conseil économique, social et environnemental (Cese), au nom de la section affaires européennes et internationales. La 3ème assemblée constitutionnelle, dont je suis la Référente Francophonie s’est emparée d’un sujet qui n’avait pas le vent en poupe, hanté par les fantômes de la colonisation. Nos travaux ont reçu un accueil inattendu. Preuve en est, le vote à l’unanimité de cet avis par les conseillers du Cese.
Cet élan est devenu palpable avec la consultation citoyenne organisée via la plateforme www.monideepourlefrancais.fr pour recueillir idées et propositions destinées à soutenir la promotion et l’apprentissage de la langue française dans le monde. Un premier décompte fait état de plus de 56 000 visites sur le site et de près de 2 500 idées apportées à la consultation en seulement 3 semaines ! Quel succès ! Aux esprits chagrins qui refusaient de miser sur un quelconque engouement populaire pour la question francophone, je dis : ne sous-estimez ni la vigueur de notre langue ni l’enthousiasme de ceux qui la parlent.
A la Cité internationale universitaire de Paris, ce qui m’a frappée, c’est la ferveur d’une jeunesse, multinationale, qui témoigne d’un amour profond pour notre langue, et qui voit dans l’espace francophone commun une force capable de porter leurs initiatives individuelles, une chance à saisir.
Et naturellement, face à cet élan qui s’impose la presse a suivi. Et sa responsabilité est grande pour transmettre à tous la richesse de ce patrimoine commun. Car l’espace francophone n’a plus vocation à être le terrain de jeu de l’élite. C’est une richesse que nous avons en partage, un bien commun dont chacun peut s’emparer pour tracer son propre parcours.
Rapporteure de l’un des ateliers organisés par l’Institut Français, auquel ont contribué les députés Sira Sylla et Michel Herbillon, j’attends désormais avec une grande impatience le plan d’ensemble pour le français et le plurilinguisme dans le monde que le Président de la République souhaite voir adopter dès cette année et qui sera présenté le 20 mars prochain, lors de la Journée Internationale de la Francophonie.
Le défi à relever est immense. Mais nous avons déjà réussi le pari de la mobilisation citoyenne et c’est un premier pas vers le succès.