Lors de son déplacement au Burkina Faso, Emmanuel Macron s’est longuement arrêté sur le rôle de la francophonie, se posant en fervent défenseur d’une langue française universelle, dans la lignée de ses précédents discours à Francfort et devant l’Assemblée des Français de l’étranger. En tant que référente francophonie au Conseil économique, social et environnemental, je ne peux que me réjouir de cet engagement appuyé du chef de l’Etat pour une langue française vivante, moderne, passerelle économique et culturelle transfrontalière.
Devant un parterre d’étudiants de l’université de Ouagadougou, Emmanuel Macron a appelé à partager ce trésor linguistique qui unit des hommes, au-delà des territoires, et s’est prononcé en faveur de la constitution d’un « dictionnaire de la francophonie », en lien avec l’Académie Française, pour entretenir la vitalité de cette langue partagée par près de trois cent millions de francophones. Il a également appelé à « réfléchir à un nouveau projet pour la francophonie », pour en faire « un outil de rayonnement, au service de l’intégration économique ». Selon moi, cette réflexion doit s’appuyer sur une analyse approfondie des enjeux qui se dessinent autour de la langue française. C’est l’un des objectifs poursuivis par le projet d’avis sur « le rôle de la France dans une francophonie dynamique » que je porte au CESE au nom de la section affaires européennes et internationales , qui sera présenté au vote de la séance plénière du 10 janvier prochain.
La revitalisation du sentiment d’appartenance à cette communauté qui bien trop souvent s’ignore, sera sans doute l’une des clés de la réflexion à mener avec tous les acteurs de la francophonie issus du monde politique, mais peut-être encore davantage avec toutes les forces vives de la société civile, des sphères économiques, artistiques, sportives. Car pour des millions de personnes dans le monde, il est tellement naturel de parler la langue française qu’ils en oublient parfois qu’elle constitue un bien-commun inestimable, et surtout un facteur de cohésion inouï entre des populations éparpillées sur les cinq continents. La langue française et toutes les valeurs qu’elle véhicule – liberté, laïcité, solidarité, etc. – est en effet trait d’union entre ces continents. Elle est la promesse d’un avenir économique et culturel commun, alors défendons-la sans relâche! Faisons entendre la voix de la francophonie, et faisons de la langue française une force vive qui nous rassemble.